Interview de Stéphane Torregrosa: Fondateur du site squid-impact

Bonjour à tous, nous allons vous proposer aujourd’hui une interview écrite de monsieur Stéphane Torregrosa, Directeur de communication et Fondateur du site squid-impact. Il va nous présenter son retour d’expérience suite à la mise en place du télétravail à temps complet que nous impose la situation actuelle.

L’Ère du Télétravail :  Stéphane peux-tu te présenter ?

STÉPHANE : J’ai 47 ans et je suis consultant en marketing digital depuis de longues années maintenant. Ma carrière a suivi l’évolution du web depuis la fin des années 90. J’ai commencé comme graphiste, puis webdesigner. Il y a une quinzaine d’années, j’ai réalisé que je ne pouvais pas me permettre de ne vendre qu’un « site », qu’il fallait que j’apporte une stratégie digitale à mes clients. Souvent, ils n’avaient que peu de connaissances de ce que se faisait en ligne et le fait de leur apporter une stratégie plus marketing leur permettaient de se fixer des objectifs, de les atteindre et d’utiliser leur site internet non pas comme une plaquette de l’entreprise, mais comme un puissant vecteur de conversion et de ventes.

È.T : Comment avez-vous mis en place le télétravail ?

S : Pour être honnête, ça n’est pas quelque chose de nouveau et le confinement me sied parfaitement. J’ai travaillé tellement longtemps en freelance que j’étais prêt pour la crise que nous traversons, même si elle apporte des éléments nouveaux que je développerai plus bas.

L’un des plus grands défis du télétravail, c’est le rythme. Il est important de se fixer un rythme dès le début et qu’il soit en phase avec votre projet. Le risque en posant pas des contraintes de temps, c’est de prendre du retard et de finir dans l’urgence, mais plus souvent encore que le travail n’envahisse notre vie personnelle. Il faut retrouver un rythme qui soit proche de votre journée habituelle. Votre journée de travail doit avoir un début … et une fin ! Vous ne devez pas clôturer votre dossier devant la télé, votre femme à vos côtés et votre ordinateur sur les genoux !

Il faut aussi se caler sur la réalité du monde qui vous entoure. Certains aiment travailler très tard le soir, d’autres très tôt le matin. Quand votre emploi vous permet cette souplesse, faites-le. Mais si vous êtes étudiant, que votre job requiert de la relation client ou un travail en équipe, adaptez-vous aux horaires du plus grand nombre.

Soyez vigilant également dans la période que nous vivons actuellement. Les informations sont anxiogènes, nous pouvons avoir des personnes malades parmi nos proches, il peut y avoir un peu plus de stress que d’habitude et cela peut nuire à votre sommeil et votre rythme biologique. Ne vous laissez pas entrainer dans une rupture complète de vos habitudes.

Enfin, ce conseil peut paraitre tout bête mais faites comme si vous travailliez à l’extérieur. Mettez votre réveil, prenez une douche, habillez-vous et commencez votre journée. Ne succombez pas à la facilité de rester en pyjama toute la journée, cela aura une incidence sur la qualité de votre travail. N’allez pas jusqu’au costume / cravate bien entendu, mais portez quelque chose qui vous fasse vous sentir sûr de vous et capable.

È.T : Quels sont les outils que vous utilisez pour communiquer ?

S : Pas de grande surprise dans les outils que j’utilise et qui sont relativement classiques : 

• -       Le téléphone,
• -       L’e-mail,
• -       WhatsApp qui prend une place importante ces derniers mois,
• -       Google Meets (ou Zoom, ce sont des équivalents)

Ce que je remarque et qui souligne particulièrement le manque d’interactions sociales du moment, c’est que nous avons de plus en plus de rendez-vous en visio. C’était un peu la méthode qu’on mettait de côté habituellement et, certainement à cause du manque de l’autre, elle devient de plus en plus courante.

È.T : Quel est le rythme de contact ? 

S : Cela dépend des projets mais concernant mes équipes, il est journalier. Au début du confinement, j’ai également mis en place des moments de tête-à-tête individuel. Un peu comme un repas de travail mais sans le repas ;-) Cela me permet de m’assurer du bien-être de chaque personne qui travaille à mes côtés.

È.T : Quel est le rythme des réunions ?

S : Environ deux par semaine.

È.T : Est-ce que cela a impacté votre productivité ?

S : Comme la crise a fait naître de gros projets chez certains de mes clients, le rythme de travail s’est considérablement accéléré. Je ne subits pas le ralentissement dont certains confrères se plaignent. J’ai cette chance.

Le fait de travailler seul à la maison me permet d’être beaucoup plus productif. J’ai mon bureau isolé, ma musique, peu de distractions et je fonce.

È.T : Avez-vous plus de difficulté qu’avant à communiquer ?

S : On ne va pas se mentir, il y a eu des ajustements à faire. En effet, le fait de communiquer essentiellement à l’écrit au démarrage entrainait certaines incompréhensions ou nécessitait des compléments d’informations. Sur WhatsApp, j’envoie davantage de messages vocaux, ils sont plus rapides à faire et surtout il y a l’intonation de la voix qui ne prête pas à interprétation. On comprend la réelle volonté de l’interlocuteur.

Il y a eu aussi une surutilisation des messages. Tout avait besoin d’être validé, certains étaient en manque d’informations et j’aurais pu passer la première semaine du confinement à ne répondre qu’à des messages.

Le temps a permis de retrouver plus de calme et d’organisation.

È.T : Est-ce qu’il y a dans ton équipe des gens qui le vivent mal ? 

S : Comme je le disais plus avant, il y a des personnes qui ont besoin d’être accompagnées. D’autres également traversaient des temps plus compliqués personnellement, avec des enfants à gérer, etc.

On essaie de pallier à tout ça. À situation exceptionnelle, organisation exceptionnelle. Il nous faut être à la hauteur des circonstances et des attentes de nos clients.

È.T : Et si oui, comment gères-tu la situation ?

S : Je mentionnais plus haut que j’essaie de me planifier un rendez-vous journalier avec un membre des équipes avec lesquelles je travaille. On parle de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, de la famille, du Covid évidemment et cela nous offre une parenthèse. Cela pose de la normalité, un souffle dans le travail et cela aide également à bâtir une équipe plus forte.

È.T : Comment toi tu as vécu le télétravail ?

S : Je le vis très bien honnêtement. Moins de temps de déplacement, moins de pertes de temps, je vais davantage droit au but et j’aime ça.

Néanmoins, je suis quelqu’un d’hyper sociable, j’aime passer du temps avec les gens, discuter, échanger, etc et cet aspect me manque tout de même pas mal.

È.T : Penses-tu qu’il va y avoir plus de télétravail mis en place après la situation actuelle ?

S : Pas facile à prévoir. Honnêtement, j’espère que oui mais je ne suis pas certain que la crise actuelle suffira à installer le télétravail dans le temps. On sait désormais que c’est possible et peut-être que cela amènera tout doucement des aménagements.

Maintenant, en France, les entreprises sont souvent dans un management du contrôle qui laisse peu de place au télétravail. La confiance envers le salarié n’est pas notre point fort. De plus, cela ne convient pas à tout le monde. Certains ont besoin de bouger, d’avoir une routine incluant les temps de transport, les pauses et les repas.

J’espère que cela évoluera avec le temps, que les connexions internet le permettront également. La planète a tout à y gagner ! 

È.T : Nous te remercions Stéphane du temps que tu nous as accordé et de cet échange constructif.

S : Avec grand plaisir !

È.T : Vous pouvez retrouver Stéphane Torregrosa

À l’adresse suivante : https://www.squid-impact.fr/

N’hésitez pas à venir échanger avec nous dans les commentaires sur votre vision du télétravail.